Quand on voit comment une promo moisie à sérieusement flinguer les deux très bons films que sont John Carter (malgré son syndrome du sauveur blanc) et Lone Ranger (et ceci en dépits du whitewashing éhonté qu'il contient avec Johnny Depp en natif!) on pourrait croire qu'ils auraient appris de leurs erreurs.
Et ben non, A la poursuite de demain (Tomorrowland en Vo, a noter que le titre français n'est pas trop mal trouvé pour une fois) subis donc une bande annonce molle au possible, des affiches sans relief et d'une présence médiatique inexistante, et c'est complètement indigne de ce film!
Bonjour affiche qui fais croire que l'héroïne est un rôle secondaire qui a besoin d'être protégé par un mâââle |
Car soyons clair, s'il y a un film à voir en ce moment en plus de Mad Max: Fury Road (FURIOSAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA) et Avengers 2 (et les pectoraux saillants de Chris Hemsworth) c'est a la poursuite de demain!
Le film suit Casey Newton une adolescente débrouillarde, brillante, optimiste qui se retrouve en possession d'un mystérieux badge lui montrant une ville futuriste. Elle va donc partir à la recherche de l'origine de ce pins et en chemin va perturber la tranquillité d'un inventeur grognon (joué par un George Clooney nickel).
Avec un tel pitch et la bande-annonce on pourrait s'attendre à un buddy movie, une gentille comédie teinté de road movie, sauf qu'en fait, il s'agit bel et bien d'un film d'action destiné au jeune public mais suffisamment intelligent pour s'adresser aussi aux adultes, ce qui n'est pas étonnant quand on sait qui est derrière la caméra: Brad Bird, le réalisateur du Géant de fer, des Indestructibles et de Ratatouille (il y a pire comme CV).
On a donc une image léchée (avec une scène superbe sur la tour Eiffel), des scènes d'action lisibles et trépidantes et de l'humour quand il faut. Mais surtout, le film vaut pour ses personnages attachants avec entre autres une Casey vraiment bien, très loin des caricatures d'ado qu'on trouve dans la plupart des films avec la rebelle en colère permanente sans raison ou l'obsédé des histoires de cœur. On a aussi un message politique positif qui égratigne un peu le cinéma et les médias.
Ce film fait partie de ce que j'appelle les "Feelgood Movies", le genre de long métrage dont on sort en meilleur forme que quand on est rentré dans la salle. Donc aller le voir, en famille, entre amis ou seul, deux fois au moins!
Le point Poulpy roliste: ce film est en plus une mine d'idées pour Atomic Robo RPG (d'ailleurs si vous ne connaissez pas le webcomics absolument génial dont est tiré ce JDR, c'est le moment de rattraper votre manque de culture ICI) et je pense qu'il y a facilement quelques scènes a reprendre pour tout JDR avec de la science un peu pulp et/ou merveilleuse (au choix Spirit of the Century, la brigade chimérique ou Adventure!)
Le point Social Justice Poulpy (avec un peu de spoil): Comme je l'ai dit plus haut le film surprend par une critique politique en filigrane. Ainsi le machin de l'apocalypse qui pousse l'humanité à l'apathie et à l'autodestruction peut être vu comme une critique des médias qui en alimentant nos bas instincts nous empêche de nous rebeller contre celui qui a créé et alimente cette structure: l'homme blanc et qui est celui qui profite au maximum d'une société n'évoluant pas et dont il profite au maximum.
Du coup, le choix d'une héroïne (même blanche) n'est peu être pas anodin, et, couplé avec une scène finale nous montrant que ceux qui sont appelés à sauver le monde ne sont pas des hommes blancs mais des femmes et/ou des racisés peut être vu comme une invitation à se libérer du carcan social actuel sclérosé et repenser un futur sans l'intervention des dominants. Un comble pour Disney, surtout quand on repense aux défauts des deux autres films live dont je parle au début de cet article. On peut y voir une influence positive des réalisateurs issus de PIXAR surement plus sensible à ses problématiques.