samedi 13 juin 2015

Jurassexiste World

Je me rappelle encore du jour où j'ai été voir le premier Jurassic Park au ciné:
J'avais été le voir avec mon cousin, on avait 12/13ans et le T-Rex nous avait littéralement cloués à nos sièges, le cœur battant.
Mieux encore, les professeurs Grant, Sattler et Malcom m'avaient prouvé qu'on pouvait être un scientifique et être cool et je pense qu'ils ont dû déclencher autant de vocations pour la paléontologie et la physique quantique qu'Indiana Jones en a lancé pour l'archéologie.

Aujourd'hui encore, quand je revois ce film, mon oeil désormais adulte y découvre de nouvelles choses, comme combien le personnage de Ellie est Badass, que le personnage de Lex est l'un des premiers personnages végétariens non tournés en ridicule dans un média ou encore comment Jeff Goldblum est sexe blessé et allongé sur une table.

Je n'ai qu'une chose à dire: "splouch"
Et même si elles sont loin d'égaler le premier volet, les deux suites restent très sympathiques. Aussi quand l'annonce d'un nouveau volet est tombé, j'ai commencé à faire des roulés boulés d'excitation de voir quelles nouvelles bébêtes allaient nous être présentées, si Sam Neill ou Goldblum allaient être de la partie, etc.

Moi, en 2013

Et puis les premiers trailers sont tombés et heu... comment dire, il y avait comme un malaise. Pas de scientifiques au premier plan et un gros baroudeur en personnage principal.

Joss, mon cher Joss, tu étais tellement loin du compte. C'EST TOUT CE PUTAIN DE FILM QUI EST PROBLÉMATIQUE!!!

A partir d'ici, je vais spoiler allègrement, si cela vous dérange, vous pouvez plutôt aller voir la rencontre d'un chaton et d'un hérisson!

Jurassic World est l'une des accumulations de clichés les plus ignobles:

Clichés sexistes principalement avec la relation entre Claire et Owen.
Claire est l’archétype de ce qu'on appelle la reine des glaces, elle est montrée comme une femme d'affaires froide mais efficace puisqu'elle dirige un gigantesque parc d'attraction depuis 7 ans, MAIS tout le film va gentiment nous rappeler qu'elle a sacrifié sa féminité pour cela, car elle est seule et sans enfant ET C'EST UNE TARE, même sa propre soeur lui rappelle que son destin est d'engendrer et qu'il n'y a aucune échappatoire à cela (Claire: "si j'ai des enfants un jour" EVIL BITCH SISTER: "oh tu en auras, tu verras"). Elle est l'incarnation d'un système corrompu, celui de la science devenue folle au service du profit, refusant elle même de procréer, elle est à la place responsable de la naissance d'un monstre, le dinosaure génétiquement modifié qui est l'antagoniste principal du métrage. Mais rassurez-vous, elle trouvera la rédemption en éveillant son instinct maternel afin de protéger ses neveux et en trouvant un mâle, un vrai auquel ce soumettre et copuler (ce superpouvoir lui permettra même de courir plus vite qu'un T-Rex... en portant talons aiguilles... no kidding, lors de sa seule scène classe, il y a un plan pour bien montrer qu'elle cours en Talons aiguilles!).

Miam, sa sent bon la merde mysogine

Owen lui est présenté comme le mec cool, ex-militaire non militariste à la fois viril et en accord avec la nature. Il est le pendant de Claire, désordonné lorsqu'elle est obsédée du contrôle (elle avait avait un planning pour leur premier RDV l'HORREUR!!), naturel quand elle est artificielle, du coup, la nature lui rend cet amour, il est même capable de parler à l'oreille des velociraptors.
Pendant tout le film Owen est mis en avant comme la voix de la sagesse. Il ne se trompe jamais, n'est jamais remis en question, tout tourne autour de lui et nous devons partager son dégout pour ses choses peu naturelles que sont les dinosaures créer artificiellement (comme tes raptors ducon!), les militaires qui utilisent des armes non létales ou le fait que Claire ne connaissent pas l'âge de ses propres neveux.

Je pourrais continuer à énumérer les tropes à foison comme Omar Sy qui sert de caution raciale pour que le cast ne soit pas à 100% blanc ou l'ado obsédé par les filles mais je commence un peu à fatiguer là.
Et si d'autres films peuvent faire "oublier" leur sexisme grâce à une réalisation ou une écriture de qualité, ce n'est pas le cas ici. Tout est balourd, des effets spéciaux (c'est dingue, mais je trouve les dinos de 1993 mieux fais) à l’enchaînement convenu des scènes (je devinais à l'avance les dialogues et rebondissement. Alors soit c'est complètement bateau, soit je suis devenus medium... et je me sens pas encore prêt à tenter un casino).
Ce film est pour reprendre la définition du Fossoyeur de film, la suite de trop, celle qui non seulement est ratée mais en plus, arrive à insulter toute la franchise!

jeudi 11 juin 2015

Maggie, zombie intimiste

Maggie est le dernier film de zombies que j'ai eu l'occasion de voir.




Si vous cherchez un film d'horreur gore, de la zombie outbreak à l'ancienne, du sang, de l'action et du frisson, passé votre chemin.
Ici, nous sommes dans la section du drame familial et intimiste.

Nous avons donc l'histoire de Maggie Vogel (joué par Abigail Breslin) une jeune fille en fugue qui est retrouvé par son père Wade (Arnold Schwarzenegger) à l’hôpital. Gros problème, Maggie a été mordue par un zombie et il lui reste grosso modo 8 semaines avant de devenir un monstre assoiffé de chair humaine et de devoir être abattus par les autorités.

A partir de là commence un huis clos, Wade cherchant à passer du temps avec sa fille avant la transformation, ne sachant pas s'il auras la force de la laisser partir le moment venu.

Maggie présente de vraie qualités, à commencer par: IL ESSAIE DES CHOSES! Dans une industrie du cinéma aux schémas ultras formatés, faire un film de zombies presque sans zombies, centré sur une lente métamorphose et en employant un Schwarzenegger à contre-courant (de mémoire, je crois qu'il s'agit de son premier rôle dramatique). Le long métrage est aussi servie par un vrai soin esthétique alternant plans larges mélancolique sur les décors hors de la ferme de Wade et plan serré respirant au rythme des personnages (même si cette alternance commence à lasser au bout d'1h30 de film).
Au niveau des points faibles, le premier est Arnold lui-même, si je salue sa volonté de s'essayer à un nouveau genre, sa performance n'est vraiment pas marquante. Je veux bien comprendre que Wade cherche à rester fort face à une fille qui se sait condamnée, mais du coup il nous la joue trop monolithique, la palme allant à la petite larme virile en visitant la maison d'une autre famille victime du virus, du coup, a aucun moment je n'ai ressenti d'empathie envers ce père (par contre, on évite grâce  à ça l'écueil du mélo tire-larme auquel je m'attendais un peu). Ensuite, si l'image est très belle, la construction de l'intrigue elle est vraiment plan-plan, avec un scénario sans surprise et une conclusion que l'on voit arrivée à des kilomètres.


Arnold, papa désespéré malheureusement pas très convaincant


Bref Maggie est moyen, pas assez originale et maîtrisé pour est bon, mais pas franchement mauvais non plus. Il est à voir si vous êtes curieux et que vous voulez voir le thème du zombie exploité selon un schéma différend des dizaines de films sur le sujet de ces dernières années.